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Fêtes de Gracia (Barcelone)

Publié le par Yves



 

 

 

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Norge 2008 – syvende og siste episode: gjør merkelige ting

Publié le par Yves

Norvège 2008 – septième et dernier épisode : trucs de ouf’

 

Aux îles Lofoten, on a fait quelques belles rando hors sentier, sur des pentes vertigineuses, et je pensais bien qu’on vivait nos « pires » moments d’intensité musculaire.

Mais non, on a réussi à faire encore mieux. Ça se passe un peu plus au nord, dans les Alpes de Lyngen, une région montagneuse comme son nom le laisse supposer, et où à partir de 300 mètres d’altitude, la végétation disparaît pour laisser la place à des cailloux, des pierres, de la roche, des blocs, des pierriers, un peu de caillasse, mais aussi de la neige, des glaciers et des lacs. Tout cela est très minéral.

 

Première tentative de sommet : nous espérons que les nuages vont disparaître dans la journée comme ils l’on fait hier, nous montons donc dans le brouillard, dans le froid et rapidement nous n’y voyons absolument plus rien. Plus on monte, plus c’est froid et venteux, si bien qu’on finit par pique-niquer à 200 mètres du sommet dans un coin qui ressemble à un frigo (avec les courants d’air en plus), avant de redescendre sans avoir rien vu.

Anecdote croustillante : fin de rando, on a eu bien chaud et tout le monde finit à poil au bord du torrent – c’est assez désagréable au début, mais à la fin c’est l’inverse.

 

Le lendemain, nous traçons en direction de l’est, à travers une vallée nous conduisant logiquement vers une autre vallée où à la fin un super spot nous attend pour planter la tente. Ça s’est effectivement passé de cette manière, sauf qu’on a quand même du marcher douze heures sur les cailloux (ah non pas des gravillons messieurs dames, mais des trucs énormes qu’il faut viser à chaque pas sinon c’est le drame, et qui bougent  plus souvent qu’à leur tour), ce qui n’est pas de tout repos sachez-le, avec 15 kg sur le dos, que certains passages furent franchement casse-gueule, et que la fin de cette épopée s’est achevée fraîchement vers 22h00. On n’est pas fatigué.
 

 


 

Des rennes nous attendaient juste à côté du spot de camping. Et puis juste quand on est arrivé, ils sont partis. Dans ces cas là c’était vraiment pas la peine de nous attendre, bizarre ces rennes. Oh oui, bizarre, bizarre ces rennes. Il faut savoir que le renne est un animal bizarre. D’abord pour cette première raison que je viens d’évoquer, ensuite parce qu’il n’a pas un physique très avantageux et je crois bien que c’est une litote. D’autre part, car il adore se vautrer pendant de longs moments dans la neige à la manière des phoques, alors que c’est un renne - donc à priori rien à voir - et alors même que nous rêvons d’un bon bain chaud. Et enfin, parce qu’il s’enfuit en courant à pattes postérieures jointes et que ça le rend encore plus ridicule. N’oublions pas qu’il est le fidèle compagnon du Père Noël et en soit c’est déjà ridicule car tout le monde sait bien que le Père Noël n’existe pas. Donc expliquez-moi comment peut-on être l’inséparable animal de compagnie d’une chimère - et ce d’autant plus que le Père Noël n’a ni tête de lion, ni corps de chèvre, ni queue de serpent. Je crois que les rennes ont une tendance mythomane voir schizophrénique. Mais est-ce vraiment le moment d’entamer une étude éthologique sur ce cervidé. Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le sujet, je vous renvoie à l’excellente étude canadienne « Factors influencing variation in site fidelity of woodland caribou (Rangifer tarandus caribou) in southeastern British Columbia, publiée par WITTMER H, MCLELLAN B et HOVEY F, dans le Canadian journal of zoology en 2006.

Je modère cependant mes propos, quant à l’aspect peu ragoûtant de la bête, en avouant (oui j’avoue tout !) que les mâles dominants ont presque fière allure avec leurs immenses bois, une corpulence imposante et une belle robe uniforme.

 

Je disais donc avant cette digression un peu technique mais nécessaire, « On n’est pas fatigué ! ».

 

Le lendemain, Julien applique cette maxime au pied de la lettre et se lance à l’assaut d’un sommet en espérant un beau point de vue. Je reste scotché au pied de la montagne. Bilan : sieste salutaire pour moi et soleil un peu voilé sur les cimes pour lui. Mais le grimpeur insatiable en veut encore et à son retour nous repartons en direction d’un nouveau spot que nous atteignons finalement vers 22h30, de plus en plus fort. C’est pratique cette clarté nocturne, mais du coup on ne sait jamais quand s’arrêter.

Nous décidons donc de calmer un peu le jeu et aujourd’hui nous ne marchons que 5h00, avec quand même à la fin une ascension mémorable, à 4 pattes, sacs chargés à bloc, avant une arrivée sur un lac à moitié gelé où il fallut faire un peu de jardinage pour installer notre camp de base : « do not leave traces of your visit except foot steps », oui c’est cela tout à fait !

 

Le lendemain on se fait un sommet, comme c’est original ! Ça grimpe fort mais pour une fois la chance nous sourit presque, et l’espèce de brume ambiante recouvrant le plateau sommital se dissipe peu à peu, laissant la vue dégagée sur les lacs, fjords, glaciers… - vous connaissez la chanson – environnants, et c’est réellement pas trop moche. Quelques pierriers et névés plus bas, tout en glissade et dérapages parfois incontrôlés, nous revoilà en route pour une fin de journée paisible en déroulé de pente douce.

 

 


Ce matin, nous assistons à une sorte de miracle, le ciel est bleu comme un ciel bleu sans nuages, et la chaleur nous réveille, nous obligeant même à sortir de la tente pour finir la nuit (qui n’est pas noire, je vous le rappelle une nouvelle fois pour les étourdis). Ce fait est assez rare pour être souligné. Sans doute le calme avant la tempête, car à partir de ce soir, le grand n’importe quoi reprend ses droits les plus vils.

 

A Lyngseidet, les prévisions météo nous incitent fortement à accélérer de nouveau le pas. En gros, la belle randonnée qui doit nous conduire au meilleur point de vue des Alpes de Lyngen, c’est maintenant ou jamais ; plus justement, je devrais dire « c’est pour maintenant ou pour demain ».

Un gros soleil pour deux jours maximum, et ensuite la mouise totale qui doit s’installer. Donc ni une ni deux ni trois… on charge les sacs, on se prépare pour le stop, tandis que, comme pas prévu, la pluie commence à tomber, la brume descend sur le fjord, et comble du pire, aucune voiture n’est sensible à l’appel de nos pouces.

Après moult tergiversassions et hésitations, nous décidons malgré nous de boycotter le stop et d’entamer la randonnée coûte que coûte, en empruntant ce petit sentier en pointillés rouges sur la carte. Soyons clair, ce sentier existe uniquement sur la carte, car mis à part au début, on ne l’a pas bien vu. Faut dire aussi qu’on n’a rien vu du tout : brouillard intense, petit vent frais, gouttelettes fines en suspension, visibilité maximum 30 mètres. Aiguille + botte de foin = notre calvaire pour trouver le chemin. Carte + boussole  = notre trousse de secours. La randonnée se transforme en course d’orientation sans courir, en milieu très humide, et s’achève vers 23h00, on ne sait pas exactement où, mais ça n’a plus d’importance, on verra bien demain.

 

Oui c’est vrai on y voit un peu mieux, c’était pas non plus très difficile, mais le grand soleil annoncé par les prévisiologues relève plus de la lubie que du cartésianisme. A priori nous sommes sur la bonne voie et reprenons la route sans beaucoup d’enthousiasme, mais bien décidés à aller jusqu’au bout de notre petit délire ascensionnel. Ah, qu’il est doux le bonheur de remettre le matin les chaussures encore trempées de la veille ! Vous devriez essayer.

Vers midi, nous arrivons au pied de sommet de ouf d’où la vue sera à coup sûr prodigieuse. Nous installons le camp de base n° 12 et attendons l’éclaircie. Nous attendons l’éclaircie. Nous attendons l’éclaircie. Nous attendons l’éclaircie. Nous attendons l’éclaircie.

Dommage, nous attendons l’éclaircie en vain. C’est pas permis de faire des prévisions météo aussi erronées. Effectivement, nous avons constaté une sorte d’éclaircie, le brouillard a disparu, les nuages se sont perchés sur les hauteurs et il ne pleut plus que par intermittence, mais grrrr, quel vent, quel froid. Et le lendemain, ce n’est pas mieux. C’est quoi déjà le contraire de mieux ? Alors nous finissons la boucle, retour à la case départ, deux jours de mouise, de marche et d’attente pour pas grand-chose. Mais on ne pouvait pas savoir, et les météorologues non plus apparemment. Mais ça ils ne le savaient pas non plus, assurément.

 

Et voilà, la fin du voyage approche à petits pas, et ces Alpes de Lyngen nous laissent sur notre faim, oh yeah ! Alors on change tout et on ne recommence pas, fini la montagne, direction la côte, les balades paisibles, le camping, la douche et si possible le soleil. Tous nos vœux furent exaucés.

Deuxième douche du voyage (la dernière c’était il y a plus de quinze jours – on s’était quand même trempé dans le torrent la semaine dernière, relisez le début de l’épisode – donc tout va bien ; c’est les vacances, même pour la peau, repos !), gros soleil et balade tranquillou autour de l’île de Skjervøy (une bonne adresse pour les amateurs de pêche http://www.skjervoy-fiskecamp.com), prononcer « chervet ».

 

Les deux derniers jours, nous avons rejoint Alta, une « grosse » ville du Nord d’où nous devons décoller, un peu en avance, pour finalement découvrir que cette cité n’était pas très passionnante.

 

On l’avait déjà constaté, les Norvégiens sont peu versés dans l’art de l’urbanisation et c’est indéniablement à l’état naturel que le pays s’apprécie vraiment.

 

Ainsi soit-il !





 

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Norge 2008 – sjette episode: er det flyr hysterisk

Publié le par Yves

Norvège 2008 – sixième épisode : hystérie diptérique

 

Toujours dans la série des « sachez que », est-ce que vous savez que la météo influe sur le nombre de mouches et de moustiques qui vous tournent autour et vous bourdonnent dans les oreilles ? Sachant que plus il fait chaud et plus les insectes sont nombreux et virulents, sachant que cette année l’été est relativement pourri, et sachant que par moment des hordes de mouches effarouchées trouvaient notre présence très agréable, que peut-on en déduire de la quantité de mouches présentes les autres années et à quel calvaire avons-nous échappés ? Car je vous assure, certains moments furent aussi bien surréalistes qu’éprouvant tant les mouches étaient nombreuses, pas impressionnées par nos grands gestes, ni par les claques et la mort qui s’en suivait de leurs congénères, ni même lassées par notre calme olympien quand nous feignions l’indifférence. Et notre état de saleté, notre niveau de crasse, notre odeur… ne semble pas être une cause imputable à ce phénomène. Ces mouches sont complètement hystériques, c’est tout. Par contre, la sueur semble jouer un rôle non négligeable dans cette affaire. Pour conclure sur ce chapitre diptérien, j’émettrai l’hypothèse que les mouches aiment le sel. Et pour terminer cette hyperbole, j’ajouterai que la température influe aussi sur la vivacité des mouches qui sont beaucoup moins véloces en altitude et dans la fraîcheur, ce qui permet de les anéantir d’un geste simple mais précis, sorte de jeu de massacre très rigolo et très efficace. Mais pas toujours !

 

Voici une séquence vidéo qui réjouira les petits comme les grands.





Le tueur de mouches en série


Prochain épisode : Norge 2008 – syvende og siste episode: gjør merkelige ting




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Norge 2008 – femte episode: spot, fiske og språk…

Publié le par Yves

Norvège 2008 – cinquième épisode : spot, pêche et langue…

 

Quand on ne fait ni stop, ni rando, ni festin, on s’arrête quelque part pour poser la tente. Et ça tombe bien car le camping sauvage est autorisé à peu près partout, exceptés dans des sites naturels protégés, les propriétés privées… Globalement, il suffit de trouver un endroit plat et point trop humide (chose assez difficile), qui ne soit pas un gazon, parfaitement tondu, pour en faire un spot de camping où vous n’aurez de compte à rendre à personne. Aux Lofoten, les meilleurs spots se trouvent sur la côte ouest, avec vue dégagée sur le nord pour assister au non-coucher-de-soleil. Jusqu’à présent, notre spot le plus singulier fut sans doute celui de Tromsø, une ville moyenne où nous campâmes sur les hauteurs de la ville, au bord d’un lac, dans une sorte de parc urbain, en zone résidentielle, où les locaux viennent se promener et faire leur footing, sans que notre présence ne semble gêner personne. Au contraire, ils nous regardaient d’un oeil amusé. C’est quand même une sacrée liberté que de pouvoir agir ainsi sans se faire dévisager, agresser pour présence illicite, sans se faire déloger par la maréchaussée. Et c’est surtout très pratique de pouvoir se poser où l’on veut quand on veut, sans prévoir à l’avance nos petites étapes, sans calculer une heure d’arrivée ou de départ, et bien sûr sans déranger personne parce qu’on n’est pas des sauvages même si on est souvent into the wild.

Le dixième jour, on a quand même craqué pour un camping. Fallait qu’on fasse un peu de ménage, de lessive… parce qu’on ne supportait plus notre crasse. Je vous rassure, une semaine avant on avait fait trempette dans un lac pour enlever les mauvaises odeurs. Mais là quand même, une douche chaude, 5’ top chrono, on l’a bien appréciée et s’était mérité. De toute façon, c’était ça ou Julien et moi faisions tente à part pour causes nauséabondes. Mais on a qu’une tente, elle est à Ju et c’est moi qui la porte. CQFD.

Quelque mots sur le pêche puisque c’est un sport national et aussi une activité très prisée des touristes. Au point que toutes les personnes qui nous prennent en stop nous demandent si on est venu pour pêcher. Donc la réponse est non. Par contre, effectivement, la pêche fait partie des loisirs favoris des Norvégiens, sous diverses formes.

La pêche des marins bien sûr, pêche aux cabillauds l’hiver, qu’ils font sécher sur des grands séchoirs en plain air, sortes d’échafaudages en bois disposés un peu partout à proximité des ports (surtout aux Lofoten) ; la pêche à la truite en lacs et étangs de montagne où il faut souvent crapahuter sac et canne à pêche au dos pour dégoter le bon petit coin, avant de se faire griller tout ça au feu de bois – on a testé (cadeau d’un pêcheur), c’est fameux ; la pêche en famille en bord de mer histoire de passer le temps et de transmettre à ses enfants le geste auguste du lanceur-moulineur ; et puis la pêche du semi-pro, la pêche entre hommes, celle à laquelle on consacre toutes ses vacances, sans doute un bon budget. C’est la pêche en mer, sans doute au saumon, au flétan, à la morue, enfin je ne sais pas trop, j’y connais rien. Mais les prises sont assez colossales. Ils faut dire qu’ils y mettent les moyens : locations de « cabanes » de pêcheurs (véritables petites maisons confortables), location d’un hors-bord, matériel de pêche de compétition, tenue vestimentaire à l’épreuve de l’eau et du froid. C’est le principe du Fisk-center.

Bref, tout ça pour vous dire que pêche rime avec Norvèche !


Et revoilà ouvert le carnet des petites anecdotes mondaines croustillantes. Sachez donc que Julien, dont les pieds sont biscornus, se molletonne les chaussures avec des boulettes de PQ pour apaiser ses souffrances. Et bien, ça lui fait des pieds encore plus biscornus. Voilà !

 

Attention on va parler de la langue. Ah, qu’elle est douce la langue des Norvégiennes !

 

Sachez donc que si vous ne parlez pas le norvégien, ce qui est bien entendu notre cas, il n’y a pas de raisons de s’inquiéter (pas de panique s’il vous plaît, restez calme !) car ici du nord au sud, à la ville comme à la campagne, de 7 à 77 ans, de la caissière du Coop Market au cadre commercial, tout le monde parle anglais, et bien, voire très bien. On se sent parfois ridicules à essayer d’aligner deux mots dans le bon sens quand eux vous débitent des histoires fluently. D’ailleurs, plusieurs personnes s’étonnèrent que nous fussions français puisque nous étions capables de nous débrouiller in english. A ce niveau, nous n’avons pas bonne presse, mais c’est mérité, isn’t it ?

 

 

Prochain épisode : Norge 2008 – sjette episode: er det flyr hysterisk


 

 

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Norge 2008 – fjerde episode: Det vil snakke tommelen

Publié le par Yves

Norvège 2008 – quatrième épisode : On va parler du pouce.

 

Pour se déplacer en Norvège, il existe différents modes de transport. Une belle phrase pour ne rien dire. Chacun possède une jolie voiture, de type 4 x 4 de préférence. Le réseau de bus est bien développé – quoique la fréquence de passage laisse souvent à désirer – et les prix sont assez élevés. Le train est intéressant sur de longues distances. Le moyen de transport le plus typique du pays, très développé et très pratique vu la configuration des côtes, est la voie maritime. Dans tout le pays, ils existe des ferries de toutes sortes, de la simple embarcation au paquebot de croisière, en passant par des barges pour voitures ou des grosses vedettes pour passagers. Le bateau dessert soit des sites inaccessibles par route, soit évite de faire des dizaines de kilomètres de lacets en voiture pour contourner les innombrables fjords.

Mais notre moyen de transport préféré, en tous les cas le plus usité, est sans conteste le stop, qui malgré des informations pas trop « rassurantes » sur le sujet, fonctionne assez bien, jugez plutôt. A une ou deux exceptions près, nous avons toujours été pris, souvent rapidement, souvent pour être déposés exactement à l’endroit souhaité – quitte à ce que les chauffeurs fassent des détours pour nous (20 kilomètres c’est pas rien !). Petit listing en hommage à nos chauffeurs : une Française, un couple d’Allemands, un couple danois et une famille suédoise – tous les autres sont norvégiens : une famille, trois copines un peu torchées revenant d’un festival country, deux copines pas entreprenantes mais presque, un couple, un chercheur en biologie marine (le détour de 20 bornes c’est lui), un gars paumé, un gars pas paumé, une golfeuse, un jeune, un autre gars pas paumé, une bigote avec des Polonaises, deux potes, trois vieux parlant uniquement le norvégien, un jeune bègue pas facile pour discuter, un vieux qui avait mis son chien à la place de bobonne, un gars tout gentil qui nous dépose au camping, une femme seule qui n’a pas eu peur de deux jeunes SDF, un moniteur de ski business man, un autre gars tout gentil qui a fait demi-tour pour venir nous récupérer. Ça fait quand même 23 voitures qui prirent la peine de s’arrêter, plein de petits moments pour discuter un peu avec des gens du coin, un moyen de gagner du temps à pas attendre des bus qui ne passent qu’une fois par jour (et encore pas tous les jours, c’est vous dire !) et l’occasion d’économiser pas mal de couronnes, la monnaie locale. Merci à tous.

 

Le stop ça marche quasiment dans toutes les conditions, nous sommes là pour en témoigner. Les à priori, les stratégies, les purs spots, les théories, tout cela c’est de la foutaise, revoyez votre copie. Dans les montées, les virages, sur voie express, sur route déserte, sur route chargée, avec deux énormes sacs à dos, ou pas, tout frais tout propre ou bien crades et puants, il n’y a aucune règle. Il suffit de tendre le pouce et d’être patients. Et quand vraiment ça devient longuet, inventez des ultimatums et la dernière voiture sera toujours la bonne, enfin presque.

 

 

Prochain épisode : Norge 2008 – femte episode: spot, fiske og språk…


 

 

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Norge 2008 - Tredje episode: Maten, en avgjørende punktet

Publié le par Yves

Norvège 2008 : Troisième épisode : la bouffe, un point crucial !

Je disais donc que c’est le moment d’aborder un point crucial de ce petit périple, la bouffe. Ça va être vite vu puisque nos repas sont extrêmement variés. Explication : la nourriture est chère, le choix des produits est limité, nous portons tout dans les sacs à dos et nos ustensiles de cuisine se limitent à deux bols, deux fourchettes, une casserole avec couvercle modulable en poêle et deux couteaux.
Le midi : pain + sardine à la tomate ou pain + Kremost aux multiples saveurs dont mandarine-ananas (Kremost étant une sort de Saint Moret avec encore moins de goût) - et pour varier : pain + pâté d’enfant (enfin on ne sait pas trop bien identifier le goût ni lire le norvégien, mais en se fiant à la tête blonde dessinée sur la boîte, on peut penser que…) ou pain + thon en gelé (c’est dégueulasse) ou pain + poisson fumé (c’est pas trop dégueulasse).
Le soir : attention c’est de la grande gastronomie : soupe déshydratée, pâtes chinoises avec leur fameuse sauce de bœuf ou de poule, purée à l’eau de mer pour le sel. Et quand c’est la fête : poulet au curry lyophilisé (pas bon), tortellini (pas mal), spaghettis à la sauce spaghettis déshydratée (pas bon non plus). Les petits plaisirs : bananes, pommes, tablettes de chocolat et yaourts géants. L’autre jour on s’est même envoyé bière, chips et cacahuètes, un cocktail explosif. On a trouvé que c’était vraiment la fête et qu’on y allait un peu fort. C’est vrai ça, faut qu’on se calme. Et bien non, encore plus ouf, le lendemain on s’est mis à la mode norvégienne et on s’est payé une glace. Ç’est d’ailleurs assez bizarre de voir autant de monde manger des glaces dans un pays où la chaleur n’est pas vraiment significative.
Pour finir sur la bouffe, je tiens à signaler que le pain est plutôt bon, et c’est une chance inouïe car il est la base de notre alimentation.
Et enfin, puisque vous aimez les détails croustillants, sachez que nos petits déjeuners sont très franchouillards et que Julien essaye tous les jours de mettre un peu plus de Nutella sur ses tartines et qu’il y arrive de mieux en mieux.

Aujourd’hui, on n’a jamais aussi bien mangé. C’est grâce à notre goût de l’aventure et des expériences culinaires, lisez plutôt. Pour varier, Julien a proposé une « Potet salat » de chez Delikat. Vous voulez en savoir plus. « Potet salat » c’est 500 g de patates nageant dans une sauce infâme, immonde, sorte de mayonnaise vinaigrée avec des fines herbes pour la petite touche cordon bleu. Toujours pour varier les plaisirs, on a goûté le « Fløtemysost » de chez Tine. Vous voulez en savoir plus ? Nous aussi on aimerait bien, mais y’a pas moyen. Ce goût est si mystérieux qu’on ne saurait en découvrir la provenance. A priori c’est issu de lait de vache, pour le reste ça laisse songeur. C’est censé être du fromage, c’est une sorte de shedar marron caramel. On serait même tenté de penser que c’est effectivement du shedar au caramel, et donc c’est pas bon. Et pour pousser l’expérience à son paroxysme, on s’est tenté le fameux « Kremost mandarine-ananas », et là inutile de vous dire qu’on avait touché le fond.





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Norge 2008 - Andre episode : turer og annet å snakke med og mange andre ting crispy

Publié le par Yves

Norvège 2008 – Deuxième épisode : les rando’ parlons-en et plein d’autres choses croustillantes


Les rando’ parlons-en puisque c’est le titre de l’épisode. Et bien, sachez que se promener hors sentier n’est pas à la portée du premier venu et que nous avons fait les frais de cette découverte majeure. La plupart du temps, s’il n’y a pas de sentier, c’est qu’il n’y a pas de passage possible et qu’on a beau insister comme des abrutis, cette loi est assez universelle. Je parle du sud des Lofoten, où les parois sont raides, les montées éreintantes, les descentes périlleuses, où les chevilles se tordent dans les chausse-trappes naturelles, où les cuisses souffrent à chaque pas, où le sac à dos pèse soudain trois fois plus lourd, où chaque mouvement demande concentração e precisão. Ça a l’air chiant comme ça, mais au bout du compte, on a vu des coins magnifiques, trouvé des panoramas hallucinants, et croisé des paysages incroyables.

Les paysages, parlons-en puisqu’on en parle. Et bien sachez que les îles Lofoten ressemblent au Queyras, aux Pyrénées, à la Bretagne, à Madère, avec un petit air Irlandais et une touche Patagonienne. Donc c’est un lieu unique vous l’aurez compris.

Des montagnes pas très hautes (1100 mètres à tout casser pour les Lofoten) mais dressées à pic. Des lacs, étangs, points d’eau, cascades, névés, cours d’eau comme éléments permanents disséminés à tous les étages.

Les étages montagnards puisqu’on y est : le même type de végétation que dans les Alpes mais à une altitude bien inférieure, puisqu’on trouve tout entre 0 et 800 mètres, contre 3500 mètres chez nous. Un flore variée et riche, parfois d’une densité incroyable, donnant la sensation d’évoluer dans une ambiance tropicale au milieu des fougères et des orchidées – ce qui nous paraît étonnant compte tenu de la latitude élevée. Les points de vue sont imprenables - la montagne au milieu de la mer n’y est pas étrangère – sur les fjords, les lacs, l’océan, l’enchaînement des sommets, la côte norvégienne au loin…

 


Pour la beauté des points de vue, la lumière donne également un sacré coup de pouce (on reparlera du pouce un peu plus tard si vous voulez bien). Toujours présente, pas très plongeante, plutôt rasante (attention je n’ai pas dit « barbante »), la lumière des hautes latitudes est vraiment particulière et ressemble à une de ces belles fin de journée de chez nous, un jour où la journée n’en finit pas. Et oui, faut bien se faire une raison, depuis bientôt deux semaines qu’on a débarqué en Norvège, la nuit et même l’obscurité ne sont que des vieux souvenirs ; agréable et déroutant. Et plus on monte vers le nord, et plus le phénomène s’accentue. Mais plus l’été avance et plus le phénomène diminue. Match nul.

Faut-il que je fasse un petit cours de géo pour vous expliquer ce processus ? J’en doute, mais bon… Chacun sait plus où moins que l’été, vers les pôles, les journées durent 24 heures, et que l’hiver les nuits n’en finissent pas. Etant donné que nous avons franchi le cercle polaire, nous sommes extrêmement bien placés pour vérifier la véracité du phénomène.

Mode opératoire :

1 - Trouver un endroit dégagé avec vue sur mer côté nord.

2 - Ne pas aller se coucher.

3 – Attendre.


Le premier test fut assez troublant puisque nous nous perchâmes à environ 1000 mètres et des brouettes pour être précis, ce qui nécessairement, compte tenu de la rotondité de la terre (je tenais particulièrement à placer ce mot), agit sur la hauteur du soleil à l’horizon – nous vîmes donc le soleil plus haut qu’on ne l’eu vu en étant posé sur la plage. Mais le plus étrange dans cette histoire, est qu’à minuit passé, le soleil procéda à une sorte de feinte de corps astral, puisqu’au lieu de stopper net dans son élan et d’opérer une lente remontée, il continua à plonger comme pour prendre un bain de minuit. Et c’est là que le bas blesse. Car non seulement il aurait déjà du être au plus bas depuis quelques minutes, et en plus passé une certaine heure, on ne peut pas vraiment parler de bain de minuit. Et de surcroît, le soleil, même au plus bas de sa course (une heure du matin finalement, décalage d’une heure avec l’heure solaire), n’atteignit pas l’horizon, ne se baigna donc point, et loin s’en fallut. Mais puisque la terre est ronde et que nous étions perchés en altitude, nos calculs sont faussés. Je vous donne ainsi rendez-vous dans quelques lignes au niveau de la mer (j’espère que je suis clair et que tout le monde suit).

 

En effet nous y voilà, quelques jours plus tard : ciel dégagé, horizon à perte de vue, altitude zéro et le nord en point de mire. Tout se passe comme prévu et le soleil après avoir posé un pied dans l’eau amorce tranquillement sa remontée.

Toutes ces expériences et autres vérifications nous obligent bien sûr à des veillées tardives. Petit à petit, et de manière assez naturelle, nous adoptons un nouveau rythme. Nos nuits – je parle de nuit de sommeil – commencent vers 1h30 / 2h00 et se terminent vers 11h00. Petit déjeuner vers midi et démarrage de la journée vers 13h00. Pause déjeuner entre 17h00 et 19h00, dîner entre 22h00 et minuit.

C’est donc le moment d’aborder un point crucial de ce petit périple, la bouffe !

 

 

Retrouvez la suite de nos aventures dans le prochain épisode « Maten, en avgjørende punktet ».

 


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Norge 2008 - Første episoden : den starter strong

Publié le par Yves

Norvège 2008 - Premier épisode : un départ en fanfare

 

Lofoten, mercredi 16 juillet 2008-08-07

 

Quasiment dix jours qu’on est là et je n’ai toujours pas écrit une ligne. Alors aujourd’hui j’ai acheté un carnet. Et par un subterfuge retro-temporel nommé flash-back, je m’en vais, de ce stylo, remonter le temps.

 

Au tout début on a failli être tellement en retard pour prendre le bus direction l’aéroport qu’on est arrivé très en avance. Alors on peut vous dire que Lyon-Satolas rebaptisé c’est vraiment un endroit où il fait bon vivre.

Lyon-Oslo via Frankfort le temps d’avaler un bon petit sandwich made in Lufthansa et nous voilà en t-shirt à l’aéroport international d’Oslo, situé à une certaine distance de la capitale norvégienne. Suffisamment en tous les cas pour que la compagnie SAS qui affrète les bus en profite pour pratiquer des prix exorbitants pour aller en centre ville - 40 euros par personne – c’est parti, fait chauffer le porte-monnaie. Tout ça pour quelques heures d’attente et de transit. Mais on a craqué. Bref.

 

Oslo, comment vous dire ? En d’autres termes, comment vous décrire Oslo ? Oslo, c’est un peu comme si on demandait à un groupe d’architectes de construire des bâtiments, pas nécessairement beaux, et sans aucune concertation ni réflexion urbanistique. Y’a pas grand-chose qui aille ensemble, on ne peut pas non plus parler d’harmonie, ni d’unité architecturale. C’est tout simplement du grand n’importe quoi. Au milieu de toutes ces magnifiques constructions, ou plutôt en bas, résistent encore d’anciens bâtiments au style plus typique, donnant à quelques rues un certain charme. Mais les charmes véritables sont ailleurs et il faut plutôt regarder du côté du port, des terrasses bondées un peu partout et de la tranquillité du centre ville malgré un nombre important de promeneurs, pour goûter les plaisirs de cette capitale.

Ceci n’est qu’un bref aperçu complètement tronqué puisqu’à trois heures du matin nous levons le camp en direction de l’aéroport, alors que la nuit noire n’a toujours pas fait son apparition et que le jour se lève déjà.

Un saut de puce aérien nous propulse à Bodø, petite ville portuaire située au nord du cercle polaire. Oslo nous paraissait calme, Bodø nous paraît encore plus calme. On dirait même que cette ville est complètement endormie, voire morte. Après un léger ravitaillement en prévision des prochaines randonnées, nous sommes ruinés. Une nouvelle fois, le porte-monnaie a eu bien chaud. Pendant ce temps, Bodø s’est un peu réveillée, mais pas assez pour nous donner l’envie d’y rester. Alors nous prenons le ferry en direction du sud des îles Lofoten.

 

On n’a rien vu de la traversée à part des nuages et une sorte de brume. A l’arrivée, ça se dégage un peu, ô miracle, suffisamment pour apercevoir quelques crêtes et sommets, des reliefs escarpés qui augurent de randonnées pas piquées des mollets.


 






 
Ça ne paraît pas très drôle tout ça. Mais ce n’est que le début. Alors, retrouvez nos aventures dans le prochain épisode « Turer og annet å snakke med og mange andre ting crispy ».

 


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